Candidature d'une jeunette

Nombre de messages : 16 Age : 28 Date d'inscription : 07/09/2012

La jeune fille avait hésité, longtemps. Avant que sa mère ne la renvoie au couvent en prévision d'une épidémie qui s'annonçait, elle avait déjà foulé l'aile ouest du Palais des Comtes du Maine. Plus jeune encore alors, elle n'avait pu remplir ses missions que quelques semaines à peine. Et, quand l'annonce de la nomination d'une nouvelle Chancelière avait été publiée, Eloïse-Prudence avait eu une sorte de déclic. Pourquoi pas... Elle avait adoré les missions diplomatiques, pour ce qu'elle en avait vu. Alors elle n'hésita plus guère : elle quitta l'aile où se trouvaient les locaux du conseil municipal de Laval pour s'aventurer vers l'Ouest. Elle avait soigné sa mise, et elle ne mit pas longtemps à trouver la salle qu'elle cherchait. Aussitôt qu'elle y fut entrée, elle prononça, à l'attention de la première personne qu'elle croisa :

Bien le bonjour ! Pourriez-vous informer Son Excellence Meltreize de Neuville qu'Eloïse-Prudence d'Elicahre, bourgmestre de Laval, souhaite lui soumettre sa candidature pour intégrer la diplomatie mainoise ?

Elle les cheveux assez courts en bataille? meeeuuh non !! il lui avait fallu lire et lire et apprendre et encore lire et afficher des informations en retard...mais tout allait bien..elle gérait..ouiii elle gerait! hein Mel que tu gères et que tout va bien aller? se dit la toute nouvelle Chancelière en empilant les dossiers lu et en les poussant sur le coté avant de poser son front sur sa table de travail. C'est ainsi que l'a trouva le garde qui vint lui annoncer une arrivée, une fois qu'elle eut relevée la tête un peu embarassée, une candidature pour les ambassades Votre Excellence, lui expliqua t'il en deux mots.

Elle posa ses mains sur son visage, remit ses cheveux en place avant de se lever et de remercier le garde : je vous remercie de la faire patienter juste quelques instants s'il vous plait.

Celui ci s'inclina avec respect et reparti comme il était venu. Mel en profita pour lisser sa robe, boire un verre d'eau, c'qui faut pas faire..même pas d'la bière ici, note pour moi meme en faire venir très vite, et après avoir profondemment inpiré elle alla accueillir la personne.

Une jeune fille patientait tranquillement et Mel s'avanca tout sourire.

Enchantée damoiselle, soyez la bienvenue en notre chancellerie du Maine. Je suis Meltreize, La Chancelière, vous avez demandé a me voir pour une candidature me semble t'il?

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La jeune fille s'était abimée dans des contemplations d'ordre divers. Moult pensées défilaient sous le crâne d'Eloïse-Prudence, et il lui fallut bien quelques instants pour revenir à l'instant présent, où une dame s'adressait à elle en termes des plus courtois. Quoi d'étonnant en un lieu dédié à la diplomatie ? Un sourire qui se voulait aimable se dessina sur le visage de la bourgmestre, qui répondit :

Votre Excellence, je vous remercie pour votre accueil. J'ai effectivement demandé à vous voir, je me demandais si... Enfin, si vous cherchiez à étoffer votre équipe.

Cette fois, elle en était sûre : la Chancelière et elle ne se connaissaient absolument pas. Alors la jeune brune en profita pour la détailler, retenir le son de sa voix, ses traits. Mère lui avait toujours dit qu'il fallait absolument pouvoir situer tous ses interlocuteurs... Eh bien, elle commencerait par là. Et elle se rendit compte qu'elle avait oublié un élément qui pouvait intéresser :

Je me nomme Eloïse-Prudence d'Elicahre... Enchantée de vous rencontrer.

Mel apprecia la distinction de la jeune fille, sa voix posée et sa politesse. Sans l'a connaitre plus que cela elle remarquait deja des qualités qui ne pourraient qu'etre tout a fait en adequation avec un poste d'Ambassadrice.

Elle sortit vite de ses pensées pour l'a saluer d'un léger mouvement de son visage et sourit a nouveau : ho mais je crois que je vous connais deja ! du moins, la Chancelière baissa son regard vers sa main, je reconnais cette main qui vient jour apres jour déposer un petit mot dans un certain sac appartenant a des lutins!

Mel ne put s'empecher de rire, rassurez vous je ne vous espionnais pas je vous ai simplement remarqué en cette occasion mais maintenant que vous me dites votre nom il me semble que vous etes également la Bourgmestre de Laval !

Mel l'invita à marcher dans les couloirs de la Chancellerie, deja pour se dégourdir un peu les jambes apres cette journée derriere son bureau et pour lui faire découvrir des lieux qui pourraient bientot peut etre l'a voir déambuler a son tour.

Mais venez, marchons un peu !! vous verrez la Chancellerie est très belle ! donc..vous desireriez devenir Ambassadrice ! et bien je ne vois pas ce qui pourrait l'en empecher bien au contraire mais parlez moi un peu de vous, de vos motivations et à mon tour je répondrai à toutes vos questions ce qui pourra vous éclairer un peu plus sur le role du diplomate.

Puis si votre enthousiasme est toujours la, ce que je souhaite, Mel lui adressa un petit sourire confiant, et bien nous irons à mon bureau pour un petit entretien plus..disons..plus formel!

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Et la lumière fut ! Erreur. Elles s'étaient déjà croisées, ces deux-là... L'allusion aux Lutins courageux fit sourire Eloïse-Prudence, ravie de retrouver quelqu'un les visitant avec constance. Et sans ajouter grand chose sur le sujet, la jeune fille suivit son interlocutrice dans les couloirs de la Chancellerie. Son abord était simple et affable, et la jeunette se sentait tout à fait à son aise à ses côtés, ce qui se traduisit dans la liberté du discours qu'elle entama à l'invitation de Meltreize :

Eh bien... Je crois que vous savez déjà l'essentiel sur moi, Votre Excellence. J'ai presque quatorze ans et vis en Maine depuis ma plus tendre enfance. Ma mère, qui vit en Limousin, m'y a confiée à des religieuses qui m'ont éduquée. J'avais commencé à m'impliquer pour notre Comté un peu avant la grande épidémie de l'an passé, mais elle m'a renvoyée au couvent pour que j'y échappe. Je n'en suis ressortie qu'il y a quelques mois. La suite, vous la connaissez. Je suis devenue bourgmestre de Laval et ai été réélue à cette fonction. Et je me présente à vous pour savoir si mon engagement envers le Maine peut s'étoffer un peu...

C'était un peu court pour justifier de sa motivation, alors Eloïse-Prudence continua, après un instant de réflexion :

Mère m'a formellement interdit de prendre la voie des armes, comme elle l'appelle. Elle y a consacré sa vie et ne veut pas que je fasse ce choix. Mais elle m'a toujours encouragée à chercher la paix, alors il me reste la diplomatie. J'imagine que cela joue dans la résolution des conflits plus encore que les batailles, pour qu'elle m'y ait ainsi poussée, mais je n'ai que des idées assez vagues sur ce que cela implique... Pourriez-vous m'en parler un peu, s'il vous plait ?

Tout naturellement Mel lui prit le bras et lui fit parcourir les couloirs de la chancellerie d'un pas lent.

Elle l'écouta hochant parfois la tête intéressée par son récit personnel et sourit amusée lorsqu'Eloïse-Prudence parla de sa mère, comprenant tout a fait ses craintes quant au devenir de sa fille, pourtant elle ne montra pas trop ce sourire, ne voulant pas juger et que la jeune fille ne se méprenne sur ce sourire qui n'était que celui d une mère qui aurait un jour surement les memes craintes envers son enfant.

Elle pressa son bras de son autre main et poursuivie sur la diplomatie :

et bien, être Ambassadrice engage à représenter dignement son comte ou sa comtesse comme actuellement Sa Grandeur Vittoria Farnezze de Nivellus de Sparte, oui je sais elle a un nom a rallonge, mais il est aussi long que peut etre gros son coeur mais ca..allez pas lui repeter surtout s'amusa Mel.

Ce rôle d'Ambassadrice demande aussi quelques taches administratives bien évidentes puisque vous seriez amenée régulièrement voire quotidiennement à rapporter les informations des duchés ou comtés dont vous auriez la charge, et bien sur, leur donner les décisions comtales se rapportant au Maine. Et puis...elle continua sa marche, vous auriez aussi à rencontrer vos homologues ambassadeurs ou devoir les accueillir vous même en ces lieux.

Il peut y aussi avoir des événements officiels auxquels la Comtesse ne pourra pas se rendre et elle vous demandera de la représenter, si bien sur ils se passent dans les duchés qui vous seront affectés.

Mel se pencha un peu pour la regarder et sourit largement : ca va? pas trop effrayée par la tache? vous savez c'est une mission très attrayante et riche et qui vous laissera la liberté nécessaire a votre mandat de Mairesse. Et de plus on rencontre des personnes très agréables, la diplomatie permet de discuter de facon constructive..il est rare de rencontrer des conflits verbaux comme parfois auxquels peut etre confrontés ailleurs

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Un éclat de rire échappa de bon coeur à Eloïse-Prudence à l'injonction de ne rien répéter à la Comtesse Vittoria. Pour sûr, elle ne le ferait pas, ayant coutume de rester muette comme une tombe quand répéter quelque chose lui semblait délicat (ou indélicat), mais elle hocha vigoureusement la tête pour signifier son accord. Entrée dans la vie publique à la fin du mandat de Nine, elle appréciait la différence de style entre les deux Comtesses, même si elle avait appris que la première était malade. Et quand Meltreize eut achevé, la jeune fille reprit, avec enthousiasme :

Votre Excellence, voilà un tableau fort attractif de la diplomatie ! J'imaginais plus d'administratif et moins de rencontres, pour être honnête, j'imaginais que ces apparitions étaient réservées au Chancelier, enfin à vous, et à la Comtesse, au régnant en tout cas. Tout ça pour dire... Oh oui, ça m'intéresse !

Jeune, c'était le mot, et c'était difficile à cacher dans certaines de ses réactions encore juvéniles. Les crises d'enthousiasme étaient difficiles à réfréner chez la jeune Elicahre, même dans les périodes difficiles de sa vie, et Eloïse-Prudence en sentait poindre une. Aussi continua-t-elle, se contraignant à ne pas presser le pas mais pressant tout de même la main que la Chancelière avait posée sur son bras :

Vous disiez qu'il faudrait procéder à un entretien un peu plus technique, ou formel ? Par où voulez-vous commencer ?