Candidature de Plectrude

C'est sifflotante et les mains fourrées au font des poches que Plectrude débarqua dans l'aile diplomatique. Admirant les dorures, contemplant les tapisseries tout ça tout ça. En touriste quoi.

Puis s'adressant au premier plouc qui croisa son chemin :

-Dites, le bureau du Chancelier c'est par où exactement ?

Le plouc lui expliqua bien gentiment qu'on n'y accédait pas si facilement. Et après s’être enquit de ce qu'elle pouvait bien venir "glander" ici, il lui servit même un bout de vélin lui présentant la marche à suivre.
"Bienvenue au Salon des ambassadeurs. Pour postuler vous devez me faire une lettre de motivation."
Ah oui mais non! elle n'avait pas que ça à faire la blondinette, et puis de toutes façon elle comptait bien marcher au piston sur ce coup là. une notion que son interlocuteur semblait ne pas saisire

Le plouc insistant elle fini tout de même par prendre la plume.

Citation :

A vous, Chancelier du Maine
De moi, votre dévouée

Théophraste, ramenez votre séant sur le champs !

Plectrude, motivée.

- Remettez lui cela prestement je vous pris, merci.

Vous parlez d'une diplomate ...

Un long sourire. Ou était-ce un long soupir. Il ne savait. Un mélange des deux plus surement. C'est donc un long souprire qui le saisit lorsqu'un laquais lui fit porter la petite missive de Plectrude. A n'en pas douter, il avait fait le bon choix en l'invitant icelieu, elle savait s'adresser de la manière la plus correcte qui soit à son auditoire, s'adaptant aisément tout en maintenant un étalage de sa force de caractère.

Il se leva de son bureau. Lâchant au laquais un léger : "Pouvez-vous ranger les livres que vous trouverez sur mon bureau à leur place ?" Celui-ci s'empressa d'approuver avant de s'atteler à la tâche tandis que Théo marchait d'un pas tranquille au salon des Candidatures. Arrivant devant la jeune Plectrude, il la salua d'une longue et comique inclinaison.

Vous m'avez fait demandé, Ô ma Reyne ?

Un rire le saisit à voir son étrange expression. Puis il se releva et lui tendit la missive qu'elle lui avait envoyée avec un léger sourire, un brin moqueur.

Vous m'êtes peut-être dévouée ma chère Plectrude, il n'en reste pas moins qu'on ne parle pas aussi aisément de mon Séant. Bref! Asseyons-nous ma chère, j'aimerais discuter un peu avec vous avant d'officialiser une nomination qui coule de source.

Il s'assit à ses côtés puis lui posa les questions d'usage.

Savez-vous tout ce qu'implique le statut d'Ambassadeur auquel vous prétendez ?
Parlez vous une langue étrangère, Dame Plectrude ?
Avez-vous quelques affinités avec une des Contrées qui viennent se représenter icelieu ?
Et puisque c'est la tradition, pourriez-vous m'écrire un courrier de félicitations ou de demande d'audience ?

Un sourire à sa dernière question. Un océan de calme envahit enfin son esprit. Il s'était juste posé,, à côté d'elle, et voilà qu'elle l'appasait. Nulle question de chair ou de sentiment, juste le fait d'être considéré comme un homme et non comme le Diable en personne. Cela lui faisait du bien.

Bien, alors il ne vous manque plus qu'une chose pour devenir Ambassadrice au nom du Maine, ma... Dame. Connaitre le serment que vous allez devoir réciter séan..ce tenante dans la salle des serments.

Il lui offre un sourire léger, un peu fatigué, mais franc. Ces mots n'avaient fait que confirmer ce que son instinct lui soufflait. Il passait pour le Cornu aux yeux de près de tous les Mainois qui avaient réussi à grapiller un brin de pouvoir, autant leur montrer alors qu'il pouvait très bien agir comme l'une d'elle, n'écoutant nullement la sagesse d'une Raison qu'il avait jusqu'alors trop écouter, se laissant porter au contraire uniquement par la vaillance de son instinct.

D'une main se glissant au tour du bras de son ami elle lui adressa son plus charmant sourire avant de le presser de se lever.

Allons y de ce pas Monsieur. Nous n'avons pas de temps à perdre je suppose que beaucoup de travail nous attend.
Juste le temps pour vous ne me faire visiter les lieux. N'est ce pas !

Puis devant son air lasse, parce qu'elle préférait le voir sourire, parce qu'il etait tellement plus distrayant quand il riait et parce que la finesse, elle ne connaissait pas.

Et mettez un peu plus d’entrain dans cette visite je vous pris, ou vous gouterez quelques "sale angevin" et autres manifestations de mécontentement de ma bouche aussi!

Voila comment filent une ambassadrice et un Chancelier dans les couloirs d'une chancellerie parsemant des gloussements de blonde sur leur chemin.