Candidature de Deli

La jeune dame s'était rendue au château du Mans sous l'impulsion de son promis; qui après lui avoir conseillé vivement la politique, avait fait remarquer qu'elle aurait également ses chances en diplomatie. Elle parcourait donc les couloirs en direction de l'aile ouest, tête droite. Ses yeux, sombres à l'instar de ses cheveux; tranchaient avec la pâleur de son teint et sa tenue était on ne peut plus sobre. Lorsqu'elle eût atteint la partie recherchée, elle s'adressa à un garde en inclinant la tête.

Bonjour, pourriez-vous annoncer Deli, habitante de Montmirail, aux responsables des candidatures je vous prie ?

Le sourire était de mise, et elle n'en priva pas le brave.

Nombre de messages : 284 Age : 24 Date d'inscription : 14/01/2012

Le garde avait prévenu un page qui avait prévenu un autre page qui avait prévenu le Chancelier, on l'attendait à l'entrée. Prenant sa canne, trop freestyle et sa pipe allumée, le beau brun se rendit d'un pas joyeux à l'entrée. Que de monde ces derniers temps, cela faisait plaisir à voir. Si les choses continuaient ainsi, le vagabond gascon pourrait se vanter d'avoir la Chancellerie la plus active du Royaume.

Lorsqu'il arriva dans le hall, c'est une jeune femme qu'il croisa, inconnue. Il n'avait pas la prétention de connaître tout le monde le Guitounet, mais rare étaient les gens qui avaient un nom qui ne lui disait rien. Il l'observa une seconde en silence, essayant d'associer le visage qu'il connaissait peut-être avec ce nom, en vain. Alors, il sourit.

Mes salutations à vous en la Chancellerie du Maine, Deli, c'est bien ça ? Et puisque vous voulez le responsable des candidatures, je suppose que vous venez pour candidater !

Le brun sourit de nouveau et la regarda, essayant vivement de se rappeler s'il l'avait déjà croisé ou non, mais comme on lui avait dit qu'elle venait de Montmirail et qu'il n'y avait mis les pieds qu'une seule fois, ça ne risquait pas.

Je me présente, Guillaume du Bivoac, Chancelier du Maine, ravi de vous rencontrer. Voulez vous quelque chose à manger, à boire, vous asseoir ? Ensuite, nous commencerons l'entretien lorsque vous serez prête et que nous serons allé dans la salle prévue à cet effet.

Il esquissa un sourire, haussa un sourcil et de sa main qui tenait sa canne qui ne touchait jamais le sol, il lui indiqua le fauteuil qui l'attendait dans la pièce à côté dont la porte était ouverte.

Deli avait croisé les bras dans le dos et avait mis à profit le temps d'attente pour découvrir avec intérêt les décorations de cette partie du château. Rien de bien détonnant, à l'image du reste du château, l'élégance du lieu était faite toute en sobriété. Rien à voir avec d'autres chancelleries où dorures et tentures de couleurs vives se côtoyaient et se chevauchaient.

Lorsqu'elle entendit un bruit de pas, elle rabaissa les yeux pour découvrir un homme dont la prestance laissait deviner à l'avance qu'il occupait un poste important. Elle lui sourit et inclina le haut du corps en une révérence retenue lorsqu'il la salua.

Bonjour à vous Excellence, ravie de vous rencontrer. Deli, c'est bien ça, et sous peu, ce sera Deli de Noldor. Je suis venue vous soumettre ma candidature pour le poste d'ambassadrice, encouragée par mon fiancé qui souhaitait de prime abord me voir sur une liste politique. Sourire plus appuyé, en se tournant vers la pièce indiquée. Je n'ai besoin de rien, je vous remercie et je pense être déjà prête. Après vous donc.

Sa main remonta machinalement de quelques centimètres, cependant; se battant pour qu'une de ses nombreuses mimiques ne prennent pas le dessus, la mainoise réussit à ne pas... Se gratter le bout du nez !

Nombre de messages : 284 Age : 24 Date d'inscription : 14/01/2012

Le vagabond sourit en entendant Excellence, elle mettait un bon point la brunette. Il entra dans la salle de recrutement et referma la porte derrière Deli.

Deli de Noldor donc ... Installez vous !

Se mettant dans son fauteuil de recruteur, fumant tranquillement le chanvre de sa pipe. Le beau brun observa sa recrue s'installer en face de lui scrutant son interlocutrice.

Alors ... Hum ... généralement, ce sont des gens que je connais qui se présente, pour une fois, je suis bien surpris. Donc, avant tout, je vais vous demander de me raconter un peu votre vie, ce que vous faites dans le Maine, depuis combien de temps vous y êtes, ce qui vous plait, ce qui vous déplaît. Toussah quoi !

Deli suivit le chancelier, qui était -elle l'espérait- son futur supérieur dans la salle de recrutement. Elle prit soin d'attendre qu'il se soit assis pour faire de même, gardant les jambes serrées et le menton relevé, lorgnant sur sa pipe avec curiosité. Elle sourit à sa remarque, notant pour elle même que tous les candidats avaient donc eu un point d'avance par rapport à elle. Elle prit le temps de réfléchir quelques secondes et se présenta donc.

Je suis la fiancée de l'archidiacre Constantin de Noldor, c'est à vrai dire, pour le suivre, que j'ai emménagé à Montmirail il y a quelques semaines. Je ne me souviens plus de la date exact toutefois cela doit faire plus d'un mois.
Un sourire; elle connaissait les histoires d'inéligibilité et d'acquisition de la citoyenneté; elle ne s'était cependant pas penchée là-dessus avec attention.
Je suis forgeronne et bléicultrice, férue de politique même si je ne participe pas encore à la vie du Maine sur ce plan. J'ai un goût prononcé pour l'économie et j'apprécie de temps à autre crouler sous la paperasse.
Un petit rire, malgré elle.
Mais pas trop souvent non plus.

Elle marqua un temps de pause. Se présenter à une personne qui devait vous juger à vos mots et prendre une décision concernant vos capacités à assumer le travail pour lequel il est responsable... Et ben c'était pas facile.

Pour ce qui concerne les choses qui me déplaisent... Et bien, la liste n'est pas bien longue. Y figure : le mauvais vin, car après tout je fus vigneronne, et les secrets. C'est peut-être mon défaut principal, de toujours fouiller pour avoir le fin mot d'histoires qui ne me concernent pas toujours.

Un sourire amusé de rigueur, et elle se tût. Elle avait répondu et dit ce qu'on attendait d'elle ou du moins elle l'espérait. Elle était piètre goal, soit dit entre nous, et la balle était dans l'autre camp. Chose qui n'est pas forcément agréable...

Nombre de messages : 284 Age : 24 Date d'inscription : 14/01/2012

Le brun sourit, penchant la tête pour écouter plus attentivement la jeune femme. Il ne laissait aucune émotion transparaitre sur son visage, il devait se montrer neutre au maximum, mais son sourire, marque de fabrique, était toujours collé à ses lèvres.

Il jouait machinalement avec sa pipe comme il avait l’habitude de le faire, s’occupant les mains de cette manière, détournant allégrement l’attention des gens. Lui qui avait lancé la mode des fumeurs de pipe dans le Maine, pouvait bien jouer un instant avec sa fierté.

Fiancée à Constantin … Férue de politique, présente ici depuis un mois et je vous crois, je ne vais pas aller compter les jours, j’ai bien d’autre chats à fouetter. Bien, bien …

Il lâcha la femme du regard pour se concentrer sur sa pipe qui venait de s’éteindre. Il fit son petit manège, la vida, nettoya rapidement ce qui devait l’être, sorti le sachet de chanvre, bourra sa pipe de nouveau et l’alluma d’un coup de briquet bien placé. Il porta le tout à ses lèvres et sourit en aspirant la fumée.

Alors, vous êtes curieuse, c’est bon à savoir.
Maintenant, après ce bref descriptif, nous allons passer à l’entretien banal, celui que je fais passer aux personnes que je connais. En fait, non, c’est surtout que je commence à connaître beaucoup de monde en Maine et ailleurs, et que les gens actifs ne passent pas inaperçu, de fait, je les connais au moins de nom.

Donc, qu’est ce qui vous attire dans le métier d’ambassadeur, qu’attendez vous d’un rôle pareil, que pensez vous que cela va vous apporter et qu’avez-vous à apporter à notre Chancellerie ?

Un instant, il remit le col de sa chemise bien aligné avec le col de sa veste et reposa son regard sur Deli.

Le chancelier était un terrible orateur. Il parlait en de longues tirades, ses yeux allaient et venaient et son jeu de main avec la pipe donnait une impression de nonchalance à chacune de ses paroles. Fausse impression; du moins elle l'espérait, sinon cela signifierait qu'elle faisait tout cela pour... Rien en fait.
Mais non, c'était impossible. Tentant de garder son aplomb, elle fit de son mieux pour se renconcentrer... C'est là qu'un détail attira son attention. La pipe. Il venait de la rallumer et même si elle n'en avait jamais fumé, elle savait que ces machins s'éteignaient quand on ne les utilisaient pas. S'il n'avait pas fumé durant son intervention, c'était donc qu'il l'écoutait et prenait bonne note de ses paroles.
Un coup de pression en plus, mais un soulagement aussi. Un bien pour un mal... Ou l'inverse remarquez.

Je pense avoir les qualités requises pour remplir le poste d'ambassadrice, mon apport à la chancellerie sera donc ma personne. Je suis suffisamment ordonnée, je n'ai pas trop de difficultés à me présenter correctement et je sais obéir aux règles. Puis, ma curiosité quelque part, est aussi un atout.
Un petit sourire. Elle espérait que cela suffirait.
Si je veux devenir ambassadrice c'est que j'ai toujours aimé glaner des informations par-ci par-là; traiter des dossiers de manière officielle m'intéresse et que j'aime le contact avec d'autres horizons que les miens.
Fait mine d'hésiter puis, ajoute, plus bas :
Et entre nous, ne le notez pas mais, me faire appeler excellence, c'est un rêve.

Nombre de messages : 284 Age : 24 Date d'inscription : 14/01/2012

Il fumait et ne pouvait s'empêcher de retenir quelques sourires en écoutant la petite nouvelle.

Je vois .. votre personne.
Maintenant, parlons bien, parlons concret.

Le beau brun sourit et se saisi d'une plume et d'un parchemin qui était toujours posé sur le bureau de recrutement. La pipe au coin des lèvres, il poussa de l'autre main le pot d'encre à la belle.

Voilà, je vais vous mettre en situation. Admettons que vous soyez ambassadrice affectée ... hum .. au MAO, par exemple. Une révolte éclate en Provence, la fronde s'empare du château .. Qu'est-ce que vous feriez dans ce cas là ?

Ensuite, admettons que la situation revienne à la normale sans que nous ayons eu besoin d'apporter un soutien armé. J'aimerais que vous me rédigiez la lettre de félicitations que vous feriez au nouveau régnant. C'est à vous, Excellence !

Fait une petite moue malgré elle, gênée de ne pouvoir lire dans son interlocuteur. Si elle avait pu savoir ce qu'il pensait d'elle; elle se serait permise une blague à l'écriture de la lettre... Mais il ne faudrait pas ficher en l'air ses chances. Elle suivit son geste et écouta la situation, elle plissa le nez malgré elle. Voilà exercice qui l'inspirait bien peu.
Zut. Ses mimiques semblaient revenir...

Ma foi, voilà situation délicate. Si la révolte qui a mis à bat le conseil ducal est un mouvement populaire, j'attendrais vos ordres. S'il s'agit d'un groupe de brigand ou une partie du peuple aux même motivations que ces-derniers, j'écrirais une lettre de soutien au duc de provence, ou à mon interlocuteur du Marquisat des Alpes Occidentales. Sans toutefois lui promettre quelque aide que ce soit sans votre consentement. Répondre est donc difficile, car à ce moment précis, sans son chancelier; l'ambassadrice ne peut prendre position.

S'accoudant à la table, trempe la plume dans l'encre et trace les fines lignes sur le papier.

Citation :: Votre grâce,

Veuillez recevoir nos plus sincères félicitations pour avoir su gérer la crise par laquelle est passée la Provence récemment. Au nom du Maine et de sa Grandeur Vittoria, Comtesse du Maine; nous vous souhaitons un bon mandat et un prompt rétablissement économique, avec toutes nos amitiés.

Signatures de l'ambassadrice, du chancelier et de la Comtesse.

Elle retint une énième mimique et repoussa la lettre vers le chancelier; elle demeurait souriante mais son aplomb avait pris un coup depuis le début de l'entretien.

Nombre de messages : 284 Age : 24 Date d'inscription : 14/01/2012

Le brun écouta, posant sa pipe sur la table et sourit. Lorsqu'elle eu fini de parler et de rédiger son courrier, le vagabond s'en saisi et se mit à lire.

Bien ...

Il reposa la lettre sur le bureau, observa son interlocutrice et reprit sa pipe avec laquelle il joua un instant avant de se remettre à fumer.
Un nouveau coup d'oeil à la lettre et le Chancelier se leva.

Voilà bien !

Le brun cala sa pipe au coin de ses lèvres et tendit sa main à la jeune femme.

Excellence, si vous voulez visiter les lieux, je me ferais un plaisir de vous conduire lorsque j'aurai écris votre lettre de nomination.
Bienvenue en la Chancellerie du Maine !

L'attente fût interminable... Dans un premier temps. Lorsqu'il reprit sa pipe pour jouer avec sans donner de réponse alors qu'il venait de lire la lettre, Deli comprit que cela n'était qu'une arme d'élocution. Un silence voulu en bref. Tâchant de ne pas prendre la parole, elle ne le quitta pas des yeux. Puis il se leva et lui tendit la main, la mainoise eut un sourire plus large et saisit la main avec délicatesse pour se lever et inclina la tête. Ses épaules s'affaissèrent légèrement sous l'effet du soulagement... Elle avait le poste !

Je ne saurais vous remercier assez vivement ! Ce sera avec plaisir pour la visite, Excellence, mais si vous le permettez j'aimerais savoir...
Hésitante, presque pour la forme.
À quelle ambassade comptez-vous me nommer ?

Le regard était rivé sur le chancelier, elle était heureuse d'être ambassadrice; mais ce plaisir ne saurait rester le seul de ses désirs.

Nombre de messages : 284 Age : 24 Date d'inscription : 14/01/2012

Gui sourit, une nouvelle ambassadrice qui semblait être douée en plus. Si pour l'instant, il n'avait pas de Province à lui confier, toutes occupées, bien gérée, il y avait bien un milieu dans lequel il n'avait pas encore mit les pieds.

Je pense vous nommer aux Ordres Royaux.
A moins que vous ayez une préférence, auquel cas, je verrais ce qui est possible de faire.

Plus galant que la main, le brun tendit son bras à la jeune femme.

Avec le temps qu'il fait, je préfère continuer la conversation dans les jardins ...

Saisissant son bras avec attention, l'ambassadrice eut un hochement de tête.

J'avais osé espérer la Guyenne, mais les OR peuvent être très intéressants aussi. Même si j'imagine que cela sera un tantinet plus délicat... J'ai du mal à voir quelles liaisons un comté pourrait entretenir avec les ordres royaux.
Marque une pause et élargit son sourire en calquant ses yeux sombres dans ceux du chancelier.
Mais je crois que vous avez raison, poursuivre cette discussion dans les jardins sera plus agréable.

Et elle emboîta le pas à son supérieur; à son rythme bien évidemment, comme toute dame qui suit un guide de cette classe.

» Serment de Deli